QUAI DE LA DOUANE de Dominique Lebrun


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Chronique rédigée par

Dominique Le Brun est visblement un bon écrivain. (et certainement un journaliste très consciencieux)J’ai aimé sa description de Brest, son observation fine et empathique  des gens qu’il y rencontre. Quand il évoque son enfance au Collège, il est émouvant .On s’identifie à ce gamin sensible à qui l’audition des préludes de Litz fait oublier d’aller se confesser. On tremble avec lui des concéquences de cette « faute ».  Si l’on se trouvait dans un simple roman, on serait tout à fait satisfait.

Pourquoi le lecteur est-il déçu ?

Parce que le roman est présenté, soit comme un « roman maritime », ce qu’il n’est pas vraiment, soit  comme un « polar »,ce que semble indiquer la 4ème de couverture.

Qu’attendent les lecteurs de polars ?

Une émotion d’abord (un crime, ou un fait divers impressionnant, quelque-chose qui suscite une » inquétante  étrangeté », pour le plaisir de frissonner (en toute sécurité puisqu’il sait qu’il s’agit d’une fiction.)  Et aussi pour le plaisir de voir cette étrangété se dissoudre. Il cherche une énigme qu’il pourra essayer de résoudre  en s’identifiant à l’enquèteur. Certes, il faut, pour un bon roman policier, un décors, et assez d’éléments concernant le héros pour s’identifier à lui.  Ces deux conditions sont réunies ici, mais le choc émotionnel de démarrage tarde trop à se produire et est traité trop légèrement.  Le héros tombe à l’eau, mais n’a pas grand mal à regagner la rive. Il met sa chute sur le compte de son ivresse  Il envisage d’avoir été peut-être poussé, mais il ne semble pas vraiment traumatisé.Il dédramatise.

Il y a de bons thrillers ou l’angoisse commence doucement, mais va croissante à mesure des événements  et le lecteur jouit d’une angoisse « délicieuse ») Il joue à se faire peur.  Ici le danger tarde trop à se développer. les souvenirs évoqués par le héros ne semblent pas avoir de lien  avec l’aventure actuelle. Alors, l’intérêt du lecteur retombe, et s’il n’est pas très patient, il lâche le livre.  Il y a donc là un problème de construction.

Ce livre fait penser à un premier roman où l’auteur s’épanche trop et perd un peu le fil de l’intrigue.  Mais ses qualités d’observations et de description externe ou psychologiques restent indéniables.

Je ne suis pas allée jusqu’au bout, c’est sans doute dommage

Lisez la chronique de Janine

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